Communiqué / When I paint, I am in the same state of mind than Alice, when she decided to follow the white rabbit.








Il n'y a rien de plus terrible pour moi que de sortir de ma grotte et d'affronter les questions concernant ma peinture.
Je ressens la même gêne que lorsque je suis devant un médecin inconnu qui m'ausculte pour la première fois, et qui va m'annoncer sans sommation un diagnostic que je pressens et redoute.
Car rien n'est plus impudique pour moi que de peindre.
Peindre implique la mise à nu de l'être profond que l'on porte et que l'on cache, qu'il faut protéger à tout prix contre la perversité et le voyeurisme malsain.
Peindre est la plongée hypnotique vers une vie intérieure révélée d'abord à soi-même.


"Nous qui quêtons partout l'aventure
Nous ne sommes pas vos ennemis
Nous voulons nous donner de vastes et d'étranges domaines
Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir
Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues
Mille fantasmes impondérables
Auxquels il faut donner de la réalité

Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait
Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir
Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières
De l'illimité et de l'avenir"

Guillaume Appolinaire


A travers ma série de nus j'explore la frontière entre l'animalité que je porte et la spiritualité à laquelle j'aspire.
Le risque est bien sûr de ne pas être compris. C'est pourquoi la peinture ne s'adresse pas seulement à l'être éduqué que nous sommes, mais surtout à l'être sensible que nous étouffons trop souvent sous le vernis social.

Quand je peins, je suis dans le même état d'esprit qu'Alice, lorsqu'elle décide de suivre le lapin blanc.

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